Ce numéro regroupe une dizaine de retour d'expérience de fermes localisées dans le bassin Artois-Picardie.

> Apprécier et maîtriser la diversité de la végétation
Lorsque l’on cherche à développer l’agriculture dans les milieux naturels et les zones humides en particulier, éleveurs et techniciens rencontrent de nombreuses difficultés pour concevoir et mettre en œuvre leur projet. Une des premières questions est souvent "qu’est-ce que ça vaut" et "qu’est-ce qu’on peut en faire" ? Et, si l’éleveur applique les mêmes pratiques que sur les « bonnes » parcelles, le résultat n’est généralement pas au rendez-vous.
> S'appuyer sur l'herbe pour produire du lait rentable
Pour faire plus reposer la production de lait sur l’herbe il est essentiel de parvenir à profiter pleinement des différentes saisons de pâturage et de parvenir à se passer de la mécanisation pour réduire les charges. La diversité des parcelles est alors un atout dès lors que l’on accepte d’avoir des pratiques différentes selon les surfaces et selon les saisons. Les animaux doivent également être capables de prélever et valoriser des végétations parfois plus fibreuses. Bref, l’herbe pâturée est rentable, mais cela exige un certain savoir-faire.
> Organiser le travail pour prendre confiance dans le pâturage
L’habitude en France est de considérer que l'utilisation agricole des surfaces riches en biodiversité amène des surcoûts ou manques à gagner supposés, qui devraient être compensés par des subventions au titre de l’environnement. Mais cette logique déprécie, a priori, leur valeur agricole et conforte l’idée qu'elles sont moins
productives. Pourtant, certains éleveurs prouvent l'utilité de ces surfaces dans leur système de production et parviennent à organiser efficacement le travail pour les valoriser.

Depuis 2018 une animation collective et individuelle est proposée à des groupes d’éleveurs volontaires, avec l’appui de techniciens locaux. Il s’agit de répondre aux questions concrètes qui se posent dans les fermes pour produire sur des prairies permanentes et des zones humides en particulier : gestion des refus, manque d’herbe selon les périodes, autonomie fourragère, gestion des stocks, etc.
Cette revue technique fait partie de la capitalisation engagée avec tous les partenaires pour faire connaître les savoir-faire développés collectivement. Elle met en lumière les avancées réalisées auprès de plus de 60 éleveurs dans le contexte de six territoires différents du bassin Artois-Picardie depuis 2018.

Cette action est portée par Scopela et l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, en partenariat avec les collectivités locales (PNR Caps et Marais d’Opale, PNR Avesnois, PNR Scarpe-Escaut, Syndicat Mixte baie de Somme, Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer) et des organismes techniques (Chambre d’agriculture du Nord Pas de Calais, Chambre d’agriculture de la Somme, Bio Haut de France, Avenir Conseil Elevage).