Façonner les caractéristiques de la végétation à une saison donnée >> Il n'y a pas qu'une pratique possible pour une végétation donnée.
Les éleveurs peuvent agir pour donner de la valeur à leurs parcelles, notamment en façonnant les caractéristiques de la végétation au fil du temps.
Les "caractéristiques de la végétation" sont la disponibilité et la qualité alimentaire des plantes qui poussent, s'accumulent et se dégradent avec le temps, et aussi leurs conditions de survie, de mortalité et de reproduction (voir la fiche "Mieux connaître ses végétations").
Les caractéristiques d'une végétation à un moment donné dépendent non seulement du type d'espèces présentes, des saisons mais aussi des pratiques sur les parcelles.
Cette fiche incite:
• à comprendre le cycle de développement des différentes espèces végétales au cours des saisons ;
• à identifier les effets du prélèvement des plantes par les animaux sur leur cycle de développement et sur leur survie dans le milieu.
Il s’agit d’aider les éleveurs à anticiper leurs pratiques en améliorant la compréhension de l'effet des prélèvements et/ou des non prélèvements de la végétation par les animaux sur les caractéristiques des végétations au cours du temps.
Evaluer le résultat de ses pratiques >> COMPRENDRE CE QUE L'ON A OBTENU AU REGARD DE L'OBJECTIF POURSUIVI
Une majorité d'éleveurs évalue le résultat obtenu sur la végétation, le troupeau, le travail, etc. au regard des circonstances de l'année (par exemple : quantité d'herbe au regard des conditions météorologiques, nombre d'animaux au regard des naissances, résultat économique au regard de l'évolution des prix agricoles...). Pourtant, le résultat obtenu dépend aussi beaucoup des pratiques mises en oeuvre et des ajustements décidés au cours de l'année pour faire face aux variabilités plus ou moins prévisibles de l'environnement naturel, social ou économique.
Cette fiche cherche à aider les éleveurs à identifier et estimer l'écart entre ce qu'ils ont obtenu (le résultat) à et ce qu'ils voulaient obtenir (l'objectif) ainsi qu'à percevoir l'origine de cet écart et éventuellement à la résoudre.
Cette fiche propose :
> une manière de formuler précisément l'objectif que l'on poursuit et d'estimer son degré de satisfaction pour identifier l'écart avec le résultat obtenu,
> une liste de causes pour comprendre l'origine de cet écart,
- un panel de corrections possibles pour résoudre cet écart.
De retour des pâtures n°6 : Une manière d'aborder la maîtrise du risque parasitaire interne des ruminants au pâturage Un renvouveau apporté par des chercheurs et des éleveurs
Ce numéro vise à aider les éleveurs à percevoir les interactions entre les troupeaux, les parasites et les végétations naturelles. Il propose une façon de mettre à plat leur stratégie de maîtrise du risque parasitaire en vue de réfléchir à ses conséquences sur l'alimentation des animaux sur le renouvellement des végétations. Il repositionne ainsi l'utilisation des traitements antiparasitaires chimiques aux côtés d'une multitudes d'autres pratiques de maîtrise du risque parasitaire au pâturage.
> En introduction, ce numéro présente la démarche et le réseau Pâtur'Ajuste ainsi que l'intégration récente de la thématique parasitaire au sein de ces activités.
> Puis, ce numéro expose une manière d’aborder la question parasitaire en identifiant les processus biologiques-clés à considérer pour piloter la maîtrise du risque parasitaire au pâturage via un état des lieux des connaissances scientifiques existantes sur les interactions entre les parasites, les animaux et les végétations naturelles.
> Il propose une manière de mieux connaitre les parasites et leur impact sur les animaux d'une part grâce à une caractérisation synthétique des parasites et, d'autre, part, grâce à l'utilisation d'une métaphore pour expliquer les réactions immunitaires suite à une infestation parasitaire.
> Il présente une manière de caractériser les stratégies de maîtrise du risque parasitaire des éleveurs avec pour appui des enquêtes réalisées en 2021 auprès de 13 éleveurs adhérents au réseau Pâtur’Ajuste.
> Il retrace des retours d’expérience d’éleveurs illustrant leurs stratégies variées pour articuler l’alimentation de leurs troupeaux au pâturage, le renouvellement des dynamiques de végétations ainsi que la maîtrise du risque parasitaire, la préservation de l’environnement et la santé du consommateur. Ces stratégies ne sont ni représentatives, ni reproductibles telles des recettes ou modèles à imiter. Elles mettent en avant comment chaque éleveur traduit des objectifs qui lui sont propres, en choix techniques, économiques et d’organisation de travail.
> En conclusion, ce numéro révèle l’enrichissement nécessaire de la formulation des préconisations de maîtrise du risque parasitaire mentionnées dans la littérature afin d'être mobilisables dans les fermes, selon leurs propres réalités.
Ce numéro est le fruit d’un travail collaboratif mené par Scopela de 2019 à 2022 avec des scientifiques (trois laboratoires de l’INRAE de Toulouse), et des paysans, entre autres dans le cadre d’un projet financé par la région Occitanie (Co-construire connaissances et outils valorisant l’expérience des éleveurs pour accompagner des dynamiques collectives favorisant des pratiques d’élevages agroécologiques en Occitanie) mais également par des actions portées en interne par SCOPELA (auto-financement et activités territoriales).
Pâturer "mieux" et sur des périodes plus étendues pour diminuer le distribué Ferme la Salers du Masmayoux
Département de la Charente - Bovins viande
>> DE LA RÉAPPROPRIATION DE SON « MILIEU » AUX AJUSTEMENTS DE PRATIQUES POUR CONSTRUIRE UN SYSTÈME D’ÉLEVAGE EN ACCORD AVEC SES IDÉES
Depuis la reprise de la ferme, Julien ne cesse d’ajuster ses pratiques d’élevage mais également les grandes orientations stratégiques de son système afin que celui-ci soit cohérent avec ses convictions. La construction récente d’un atelier de veaux de lait et les sécheresses estivales de ses dernières années l’ont incité à mettre en discussion ses pratiques de pâturage afin de diminuer l’usage du tracteur.
Se rassurer sur la capacité de ses vaches à valoriser de l'herbe mûre sur pied après le printemps EARL Rosylio
Département de la Moselle - Bovins viande
Lionel fait naître, élève et engraisse des bovins de race Salers avec un système d’alimentation reposant en grande partie sur les nombreuses prairies naturelles de son parcellaire vallonné. Avec les sécheresses de ces dernières années, la pratique du report sur pied pourrait amener une solution à la problématique de l’arrêt de pousse estival. Encore faut-il que ses vaches sachent valoriser de l’herbe mûre pour assurer la couverture de leurs besoins !
Programmer des modalités de pâturage variées selon les végétations et les saisons La ferme d'Etienne Careil
Département de la Loire - Ovins lait
>> POUR AUGMENTER LA PART ANNUELLE PÂTURÉE DANS LA RATION DES BREBIS LAITIÈRES
A la reprise de la ferme, Étienne hérite d’un parcellaire aux végétations diversifiées et marquées par l’historique des pratiques. Lors d’un entretien en février 2021, il se questionne sur la perte de productivité de certaines parcelles et décide de réorganiser son calendrier de pâturage.
Décider de compter sur le pâturage pour l'alimentation des vaches laitières dans un système maïs/herbe GAEC St Jean Baptiste
Département du Nord - Bovins lait
>> POUR RETROUVER UNE RENTABILITÉ ÉCONOMIQUE SUR LA FERME
Guy nous fait part des raisons qui l’ont incité à se tourner vers le pâturage et des conséquences sur la rentabilité de ses vaches laitières dans le contexte de sa ferme. Cette expérience a été suivie dans le cadre du collectif d’éleveurs de Scarpe Escaut animé par la Chambre d’Agriculture du Nord Pas de Calais et le Parc naturel régional Scarpe-Escaut, pour mieux valoriser les prairies humides avec la démarche Pâtur’Ajuste.
Choisir de maintenir ou faire régresser la broussaille Ferme de Marie Truc-Vallet
Département de l'Isère- Capins et bovins lait
>> EN FONCTION DES USAGES SOUHAITÉS SUR SES PARCELLES, DANS UN SYSTÈME EN FORTE TRANSITION.
Dans un système de production et commercialisation qui va changer fortement sur la ferme d’ici 2 ans, avec un contexte foncier instable, Marie nous a livré ses questionnements sur ses pratiques de pâturage notamment sur deux parcelles difficiles à mécaniser mais très utiles au système.
Comprendre les conséquences du pâturage des brebis sur des pelouses sèches Ferme Graines de Thônes
Département de l'Isère- Ovins viande
>> POUR RENOUVELER LA VÉGÉTATION HERBACÉE ET CONTENIR LA DYNAMIQUE DES LIGNEUX
Florian Kieny valorise 16 ha de coteaux composés de prairies sèches, pelouses rases et sous-bois. En 2021, un suivi a été réalisé avec l’éleveur, l’ADDEAR38, GENTIANA, SCOPELA et le CEN Isère. Ce travail en commun a permis de mieux comprendre l’organisation du prélèvement de la végétation par les animaux et les conséquences sur la diversité végétale et la dynamique des ligneux.
Valoriser la capacité de report sur pied des friches en été GAEC de Sainte Luce
Département de l'Isère- Ovins viande
>> POUR NE PAS DISTRIBUER DE FOIN AUX GÉNISSES EN CAS DE SÉCHERESSE EN ÉTÉ
Lors d’une visite sur la ferme du GAEC de Sainte Luce, en Matheysine, le 11 avril 2019, Bruno a partagé son étonnement devant la réussite du pâturage d’un lot de génisses laitières sur un milieu en friche, inexploité depuis très longtemps, lors de l’épisode de sécheresse de l’été 2018.