Mieux connaître ses animaux >> EN ENRICHISSANT LA LISTE DES CARACTÉRISTIQUES POUR LES DÉFINIR AVEC PRÉCISION ET EN LES OBSERVANT POUR LES COMPRENDRE.
La valorisation de chaque parcelle est singulière. Elle se construit par des pratiques adaptées qui organisent la rencontre entre la végétation et le troupeau. Une des clefs de la réussite est donc de bien savoir caractériser ses animaux en diversifiant les critères d’observation et en comprenant les dynamiques.
Cette fiche donne une façon de regarder l'animal au travers d’une diversité de caractéristiques pour aider à réussir chaque année à valoriser au mieux son parcellaire en lien avec ses objectifs de production. Elle aide à mettre le doigt sur les caractéristiques utiles, celles dont le fonctionnement est modulable par les pratiques.
Cette fiche propose :
1) d'enrichir le panel de caractéristiques pour décrire les animaux sur sa ferme en vue d’analyser et/ou de construire ses valeurs d’usage sur les parcelles ;
2) d’observer les caractéristiques sans porter un jugement sur chacune d’elles mais en cherchant à mieux les comprendre en vue de piloter les liens entre végétation-troupeau.
Connaître et renforcer la digestion de la fibre >> Mieux connaitre les processus de digestion pour se rassurer sur la valeur des ressources herbagères et ligneuses, et pour concevoir une alimentation peu coûteuse et peu consommatrice d’énergies fossiles.
> D’un point de vue économique, environnemental et dans un contexte de changement climatique, il est important de reconnaître que les fourrages (qu’ils soient récoltés ou pâturés) sont moins risqués et moins coûteux à obtenir que les concentrés et les céréales.
> La fibre est souvent considérée, à tort, comme un simple élément permettant de favoriser le fonctionnement mécanique du rumen. Pourtant, chez les ruminants, la fibre (constituant des parois des cellules végétales) est un aliment qui peut apporter la majorité des nutriments nécessaires pour produire en élevage.
Cette fiche apporte des éléments de connaissance sur les processus de digestion des aliments et d’assimilation des nutriments. Elle aide à renouveler notre regard sur la qualité des fourrages et à concevoir une conduite qui donne la priorité aux ressources herbagères et ligneuses.
L'ingestion au pâturage >> Composante essentielle pour la réussite d’une ration, l'ingestion au pâturage nous rappelle que les ruminants ne recherchent pas qu’à prélever le meilleur.
> Réussir sa ration, pour un ruminant, cela signifie ingérer des fourrages dont la digestion va lui fournir les nutriments attendus. Cette réussite repose donc sur deux composantes : l’ingestion (ce que l’animal choisit de manger) et la digestion (ce qu’il transforme en nutriments). Ces deux composantes sont étroitement liées par des rétrocontrôles, et largement influencées par les pratiques des éleveurs.
> L’efficacité de la digestion a longtemps été considérée comme le facteur limitant de la performance zootechnique. Pourtant, au pâturage sur milieux diversifiés, c’est l’animal qui décide de la nature et de la quantité de ses aliments. La fonction d’ingestion devient alors encore plus déterminante qu’à l’auge.
> Les ruminants réalisent leurs choix alimentaires face à des plantes très différentes en qualité et en format. Ces choix ont des conséquences sur le prélèvement alimentaire, pouvant au final conduire à la constitution d’une ration suffisante ou insuffisante pour couvrir leurs besoins énergétiques.
Cette fiche apporte des éléments de connaissance pour aider à comprendre les fonctionnements biologiques de l’ingestion. Elle présente les choix auxquels sont confrontés les ruminants au pâturage sur milieux diversifiés pour constituer progressivement leur ration quotidienne. Et, elle explique l’influence des pratiques d’élevage dans la construction et la mise en œuvre du comportement alimentaire de l’animal.
Les refus au pâturage
Au pâturage, certaines plantes qu’on pensait pouvoir faire manger sont en fait refusées par le troupeau, à un moment donné, dans une parcelle donnée. Souvent, ce refus sera un aliment pour plus tard ou pour d’autres animaux. Quand ce refus est prévu pour être pâturé plus tard, on parle de report volontaire, pas de refus subi. Quand ce refus n’est pas prévu, on constate que la végétation devient hétérogène. Il arrive qu’on décide d’intervenir dessus mécaniquement car certains refus s’étendent et font craindre des dérives de flore. Mais il peut être intéressant de faire évoluer ses techniques pour réussir à faire consommer ces plantes au troupeau.
Qu’est-ce qu’un refus ? Qu’est-ce qu’il indique ? Comment faire avec les refus, en fonction de ses objectifs, et en limitant les coûts et le temps de travail ? Cette fiche vise une remise en question, en nuance, de la notion de refus au pâturage, en partant de divers constats et retours d’expériences des éleveurs du réseau Pâtur’Ajuste.
Le report sur pied des végétations >> le report sur pied, c'est quoi exactement ?
> Le report sur pied est la capacité d’une végétation à maintenir, après sa période de croissance (végétation mûre), une valeur alimentaire correcte (rendement, valeur nutritive et appétence).
> C’est également une technique d’élevage pour gérer l’équilibre entre le pâturage et le fourrage stocké, qui s’applique dans tous les systèmes utilisant des végétations diversifiées.
Préférences alimentaires au pâturage >> La conduite de l’éleveur joue un rôle primordial dans le pilotage de l’expression des préférences alimentaires.
La race des animaux d’élevage est souvent mise en avant pour distinguer des aptitudes de production, des comportements ou des adaptations au terroir. Pourtant les contradictions entre éleveurs sur les traits supposés de telle ou telle race témoignent des difficultés que nous avons tous pour distinguer réellement ce qui relève de l’inné (le bagage génétique) ou de l’acquis (les apprentissages en fonction des conditions de vie et des pratiques d’élevage).
Cette fiche ne cherche pas à trancher de façon catégorique en faveur de l’inné ou de l’acquis. Les éthologues ont depuis longtemps montré que les deux sont en interaction. Elle constitue une aide pour ne pas tomber dans l’écueil du déterminisme génétique. Elle alimente la réflexion en considérant que le choix de la race ouvre certes des possibilités mais que ce sont les pratiques de l’éleveur qui accompagnent l’animal vers l’expression de comportements adaptés aux objectifs de production qu’il s’est fixés.
ÉLEVER DES MOUTONS POUR LA VIANDE SANS GRAINS ET AVEC PEU DE FOIN, C’EST POSSIBLE ! Ferme des Fontanelles
Département d'Ariège - Ovins allaitants
>> POUR Y ARRIVER, TOUT SE JOUE DANS LA FINESSE TECHNIQUE.
Le projet de ferme visée par Maria tient en quelques mots clés : animaux en plein air, tout le temps à l’extérieur, pas d’engraissement aux grains, pas de concurrence à la nourriture humaine, pas de chimie,
un maximum de pâturage des végétations naturelles, lait de la mère pour les agneaux, reproduire le schéma naturel du mouton. Pour l’atteindre, l’éleveuse met en avant deux sujets techniques parmi ceux qui lui semblent indispensables à maîtriser.
Produire du lait de brebis pour la transformation de mars à octobre entièrement au pâturage GAEC de Conclois
Département de la Côte d'or - Ovins lait
>> EN VALORISANT AU MIEUX LA DIVERSITÉ DES MILIEUX NATURELS DE LA FERME ET EN TRAVAILLANT SUR LES COMPÉTENCES ALIMENTAIRES DES BREBIS et EN S’APPUYANT SUR LES QUALITÉS AGROÉCOLOGIQUES DES VÉGÉTATIONS NATURELLES
Depuis leur installation, Sophie et Thibault souhaitent s’inscrire au maximum dans une démarche vertueuse pour eux, pour la biodiversité et pour le territoire. Dans leur stratégie d’évolution, il s’agit de maximiser le pâturage sur des végétations naturelles, décarboner au maximum le système (moins de mécanisation et moins d’achats extérieurs), garder du temps libre comme actuellement (vie de famille). Ils sont de plus en réflexion pour augmenter le cheptel (brebis ou vaches) et peut-être embaucher un.e salarié.e.
Pâturer des surfaces de marais avec des vaches laitières Hervé Ledentu
Département de la Manche - Bovins lait
>> TOUT EN MAINTENANT UN REVENU SATISFAISANT
La ferme d’Hervé Ledentu est une exploitation de bovins laitiers située dans le marais de la Taute, dans le Cotentin. Le marais représente plus de 75% de la SAU de l’exploitation. Le siège d’exploitation étant située dans le marais, la conduite des troupeaux au pâturage sur ces parcelles est « facilitée ».
Des solutions trouvées pour construire une disponibilité alimentaire... Manuel Gascoin
Département de la Drôme - Ovins viande
>> POUR LES BREBIS ET LES AGNEAUX QUELLES QUE SOIENT LES CONDITIONS CLIMATIQUES
Dans un contexte marqué par le « sec » avec des saisons très variables d’une année sur l’autre, Manuel nous livre sa façon de construire un revenu stable en produisant et en vendant des agneaux de qualité sur des prairies, des landes et des bois.
Mieux valoriser le foin de marais avec des vaches laitières conduite en système maïs ensilage Gaec de la Calleuse
Département du Pas-de-Calais - Bovins lait
>> LIMITER LES REFUS À L’AUGE ET AU PÂTURAGE POUR AMÉLIORER L’AUTONOMIE ÉCONOMIQUE DE LA FERME
Gilbert Doret nous livre son expérience pour améliorer le résultat économique de son exploitation.
Articuler la garde et le parc Gaec des Bergonnes
Département de l'Ain - Ovins lait et Caprins
>> UNE SOLUTION TROUVÉE POUR MAINTENIR LA QUANTITÉ DE FROMAGES PRODUITS TOUT AU LONG DE LA LACTATION
Pierre nous livre sa méthode pour faire du lait sur des parcours grâce à l’alternance de la pratique de garde et de la conduite en parc.
DONNER UNE PLACE À LA BROUSSAILLE ET À LA BAUCHE POUR ATTEINDRE SES OBJECTIFS DE PRODUCTION GAEC du Clos Perrier
Département d'Isère - Ovins laitiers et allaitants
Vincent Gilbert, comme beaucoup d’éleveurs, a d’abord considéré que ses parcelles de « bauche » (le brachypode) et la broussaille étaient des ressources médiocres, difficiles à faire manger aux brebis, et avec peu d’intérêt zootechnique. L’acquisition de compétences techniques lors des journées collectives a changé son regard et ses pratiques pour valoriser la « bauche » et la broussaille. Il considère aujourd’hui qu’il s’agit de ressources essentielles qu’il intègre volontiers à son système d’alimentation du troupeau.