Les ressources ligneuses >> C’est désormais communément admis : les ligneux sont utiles au pâturage, à l’élevage et à l’équilibre écologique des territoires.
Longtemps victimes des politiques agricoles et paysagères qui ont "lutté" contre la déprise et ont "amélioré" les terres, les ligneux retrouvent une seconde jeunesse auprès des éleveurs et leurs troupeaux. D’ailleurs, de plus en plus de références scientifiques et techniques prouvent dorénavant leur intérêt fourrager et environnemental.
Le terme "ligneux" au sens pastoral englobe les arbres, arbustes, broussailles, etc. Ils forment ainsi une ou des strates pastorales complémentaires à la strate herbacée que les pratiques d’élevage peuvent valoriser.
Cette fiche vise à éclaircir les conséquences de la présence de ces strates arbustive et arborée sur la disponibilité alimentaire d'une végétation. Elle met en avant les rôles que ces strates peuvent jouer dans le système d’alimentation d’un troupeau et explicite les mécanismes biologiques à connaître pour les renouveler sur le long terme.
Concevoir la conduite technique >> à l'échelle parcellaire, en lien avec ses objectifs d'élevage.
L'alimentation des troupeaux au pâturage doit être raisonnée en fonction des cycles annuels et de 'l’évolution des végétations semi-naturelles. Aucune "recette" simple n'existe pour maîtriser ces dynamiques végétales et en même temps nourrir le troupeau. Trop souvent les éleveurs subissent les végétations plus qu'ils ne les pilotent et ont recours à la mécanisation pour rattraper ce que les animaux n'ont pas pu faire. Pourtant, certains éleveurs conçoivent le pâturage comme un moyen d'action sur le milieu, pour construire des ressources fourragères pour aujourd’hui et pour demain.
Cette fiche cherche à identifier la façon de concevoir la conduite technique des parcelles au cours de l'année. Pour cela, un petit catalogue de principes techniques permettant d'atteindre ses objectifs en jouant sur les processus biologiques est présenté dans les pages centrales.
Voici quelques-uns de ces principes :
- pour améliorer le report sur pied et la diversité floristique,
- pour limiter les refus,
- pour renouveler le feuillage accessible au troupeau,
- pour maintenir la productivité végétale,
- etc.
REPRENDRE LES RÊNES POUR LES GÉRER AU MIEUX, NOS REINES DE BESTIOLES ! Ferme d'Esbintz
Département d'Ariège - Ovins allaitants
>>GÉRER LE PARASITISME AU PÂTURAGE EN AYANT PEU RECOURS À LA CHIMIE SANS PERDRE DE VUE LA GESTION DES DYNAMIQUES DES VÉGÉTATIONS.
Ces dernières années, Mathias a raisonné la gestion du pâturage en mettant l’accent sur l’évitement du risque parasitaire d’herbage et non sur la gestion des dynamiques des végétations naturelles. La conduite de ses animaux qu’il met en place, dans son système particulier (transhumance estivale, variabilités météorologiques montagnardes…) pour éviter le risque plutôt que d’avoir à l’éliminer par voie chimique ou naturelle, entraîne des implications sur l’évolution des végétations spontanées de sa ferme. Évolution qu’il ne souhaite pas forcément, tel le développement de la ronce dans certains secteurs.
Les broussailles sont-elles toujours un problème ? EARL de Lale
Département du Lot - Ovins viande
>> RÉFLEXION COLLECTIVE AUTOUR DE L’UTILISATION PASTORALE DE COMMUNAUX EMBROUSSAILLÉS
Lors d’une demi-journée d’échanges techniques entre éleveur·euses, l’expérience de Daniel Pons a été l’opportunité de discuter : qu’est-ce que la broussaille ? à partir de quand est-elle un problème ? quels sont les effets de gyrobroyage sur leur dynamique ? comment se fixer des objectifs atteignables, par quelles conduites du pâturage ?
Programmer de nouvelles modalités parcellaires de pâturage La ferme de Dovezet
Département de la Loire - Bovins lait
>> POUR MAÎTRISER LE PRUNELLIER AVEC DES VACHES LAITIÈRES
La ferme du Dovezet est actuellement en cours de restructuration : départ en retraite de deux associés, vente et reprise de foncier. Les éleveurs sont en pleine phase de réflexion sur les évolutions à mener dans le système pour répondre aux nouveaux enjeux. Lors de visites en février et mars 2021, Rémi se questionne sur la réorganisation du pâturage des vaches et des génisses et plus spécifiquement sur la maîtrise de l’embroussaillement.
Prendre la main sur les chardons, en réorganisant la chaîne de pâtruage des bovins Francis Clay
Département du Pas de Calais - Bovins viande
>> POUR ASSURER LA SURVIE ET LA VIGUEUR DE L'HERBE
Francis nous explique comment il a modifié ses pratiques pour faire face à une progression du chardon sur ses parcelles et comment il a conforté ses observations et compris les processus écologiques en jeu. Cette expérience a été suivi dans le cadre du collectif d’éleveurs du marais audomarois animé par la Communauté d’Agglo du Pays de Saint Omer et la Chambre d’Agriculture du Nord Pas de Calais, pour mieux valoriser les prairies humides avec la démarche Pâtur'Ajuste.
Maitriser le jonc au pâtruage avec des Blondes d'Aquitaine Antoine Guilbaut
Département de la Somme - Bovins viande
Engagé depuis 2013 dans le programme de maintien de l’élevage en Plaine Maritime Picarde, Antoine s’est porté volontaire en 2018 pour participer à l’expérimentation de la démarche Pâtur’ajuste sur ce territoire. Déjà sensibilisé par sa participation au Concours Prairies Fleuries en 2015, il souhaitait notamment voir comment mieux maîtriser l’envahissement par le Jonc glauque sur ses parcs les plus humides. Cette expérience a été suivie dans le cadre du collectif d’éleveurs de la Baie de Somme animé par le Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard et la Chambre d’Agriculture de la Somme, pour mieux valoriser les prairies humides avec la démarche Pâtur’Ajuste.
Choisir de maintenir ou faire régresser la broussaille Ferme de Marie Truc-Vallet
Département de l'Isère- Capins et bovins lait
>> EN FONCTION DES USAGES SOUHAITÉS SUR SES PARCELLES, DANS UN SYSTÈME EN FORTE TRANSITION.
Dans un système de production et commercialisation qui va changer fortement sur la ferme d’ici 2 ans, avec un contexte foncier instable, Marie nous a livré ses questionnements sur ses pratiques de pâturage notamment sur deux parcelles difficiles à mécaniser mais très utiles au système.
Comprendre les conséquences du pâturage des brebis sur des pelouses sèches Ferme Graines de Thônes
Département de l'Isère- Ovins viande
>> POUR RENOUVELER LA VÉGÉTATION HERBACÉE ET CONTENIR LA DYNAMIQUE DES LIGNEUX
Florian Kieny valorise 16 ha de coteaux composés de prairies sèches, pelouses rases et sous-bois. En 2021, un suivi a été réalisé avec l’éleveur, l’ADDEAR38, GENTIANA, SCOPELA et le CEN Isère. Ce travail en commun a permis de mieux comprendre l’organisation du prélèvement de la végétation par les animaux et les conséquences sur la diversité végétale et la dynamique des ligneux.
Broyer puis pâturer pour lutter contre les incendies... Transhumance en Quercy - Gaec de Lapeyre basse
Département du Lot - Ovins viande
>> ET PRODUIRE
Sur les sites AFPL de Cuzals et Bouziès Saint-Cirq Lapopie du département de Lot, le risque incendie est dans toutes les têtes. Dans les années 50, éleveurs et forestiers se sont trouvés en conflit lors de la plantation de résineux. La gestion forestière étant considérée incompatible avec le pastoralisme. Dans les années 80, conséquence du boisement, il y a eu l'apparition d'incendies marquants (1984, 1989, 1994, 1998...) qui ont ravivé les conflits passés. Aujourd’hui, la création des AFP et la volonté du Département à poursuivre le redéploiement du pâturage sur ces milieux embroussaillés a incité les éleveurs à se repositionner pour répondre à la demande sociétale de lutte préventive contre les incendies. Pour se rassurer, il fallait ouvrir le milieu rapidement. Ainsi, des interventions mécaniques de grande ampleur ont été réalisées. Le pâturage est venu après... Les deux retours d’expériences exposent les réussites et les ajustements d’éleveurs qui ont conduit leurs troupeaux sur des sites AFPL pour maintenir l’ouverture du milieu suite à des interventions mécaniques de plus ou moins grande ampleur.